Chronologie › AU FIL DU 18e SIÈCLE (1701-1800)

Les documents relatifs à ce siècle sont plus riches que les périodes précédentes. Ils offrent de surcroît un bon panorama sur la façon dont les Villeréalais ont été les acteurs de leur histoire.

Avec la révolte des bouchers, la grogne des cabaretiers, on sent déjà pointer les convulsions de la Révolution future qui prendra la forme, ici, d’une insurrection paysanne montant à l'assaut du château de Born. Elle contraste avec les fastes de la célébration de la naissance du Dauphin et ses contributions forcées.

La fondation du couvent des Filles de la Foy marque la victoire de l’Église qui entend « élever les filles dans la connaissance de la vraie religion » On démolit le fort désormais inutile, mais on se mobilise pour « chausser nos soldats volontaires de l’An II » car la bastide entend défendre les libertés acquises.

Villeréal a une âme de sans-culotte tout en réclamant... ses gendarmes. Enfin on a soif de savoir, de développement technique, économique. On sent que les moyens de communication seront déterminants...





               
1706  
24 octobre 1706 - Les consuls, juges de police de Villeréal, contrôlent les bouchers « pour savoir s’ils vendaient dans leur banc de la brebis pour du mouton. »  - Illustration © BnF
 

La crise économique marque la fin du règne de Louis XIV
LA RÉVOLTE DES BOUCHERS VILLERÉALAIS

Vauban témoigne : « Le bas peuple ne vit que de pain d’orge et d’avoine mêlés. Il ne mange pas trois fois de viande par an. » Les bouchers refusent de payer la taxe. Ils manifestent, ils fraudent, ils se révoltent.

   

 

             

 

1713  
État des lieux (cadastre 1844) : la mairie sera construite sur les parcelles 617 et 618, les trois cornières démolies ; le haut de la parcelle 616 conservé, séparé de la mairie par une ruelle. Toute la partie gauche de l’îlot est désormais un parking. | -  © Jean-Paul Épinette et AD 47
 

Sa présence imposante sur la place de la halle dura 200 ans
LE COUVENT DES FILLES DE LA FOY

Février 1713, la très pieuse Jeanne Cathot, veuve sans enfant d’un jurat villeréalais, donnait ses biens afin que les Filles de la Foy s’installent pour élever les filles « dans la connaissance de la véritable religion.» 

   

 

               
1717  
Les armoiries de Villeréal ont retrouvé leur sens : les trois tours ont bel et bien existé. - © BnF et Jean-Paul Epinette
 

« Comme il y a trois tours qui sont dans le fort, devant et derrière l'église... »
LES TOURS DE LA PLACE DU FORT

La mémoire locale a toujours associé un fort à l’église. Si les anciens cadastres en portaient bien l’empreinte, la confirmation se trouvait dans les registres de la Jurade. En 1717 les consuls villeréalais demandaient permission de « faire ébouler » les trois tours du fort.

     
               
 1719  
En 1821, on équipa même les pemiers moulins d'ascenseur à gabare ! - AD47 - Jean-Paul Épinette
 

On a bien rêvé jadis d'exploiter la rivière, mais...
JAMAIS GABARE N'A ACCOSTÉ À VILLERÉAL

Au mois d'août 1719, le parlement de Bordeaux autorisait le marquis de Biron « à rendre navigable la rivière le Drot. » Mais un siècle plus tard, les gabares n'allaient toujours pas plus loin qu'Eymet...
     
               
1729   À Villeréal comme partout dans le royaume, les sujets de sa majesté Louis XV fêteront la naissance du Dauphin Louis...  - BNF   

Dans les registres de la jurade
UN FEU DE JOIE POUR LE DAUPHIN

Le 4 Septembre 1729, la reine de France donne enfin naissance à un fils. Un événement. La naissance du futur héritier du trône se doit d’être célébrée partout, avec le plus grand faste. À Villeréal, on se réunit...

   

 

               
 1778  
On buvait ferme. Infractions et conflits avec l’autorité municipale défrayaient la chronique.  - LE VIN, par Léon Lhermitte. Musée de Reims.
 

Dans les registres de la jurade
LE MAIRE FAIT LA TOURNÉE DES CABARETS

Le 30 décembre 1778, à dix heures du soir, le chevalier vicomte de Casal, maire de Villeréal, se transporte en livrée royale chez le nommé Fabre, cabaretier, escorté de ses valets de ville...
     
               
 1786  
Le messager villeréalais partait pour Agen le lundi et devait revenir au plus tard le jeudi. - © Gallica-BnF
 

« Il sera payé au messager six liards par lettre avec ou sans enveloppe... »
LE MESSAGER DE LA BASTIDE

Le 19 février 1786, la communauté décidait de la rémunération et des obligations du messager communal. « Il partira le lundi matin de chaque semaine, couchera dans la ville d’Agen et n’en repartira pour le plus tard le jeudi à midi. »

     
               
 1790  
1790 - La prise de conscience mit six mois à gagner les paysans villeréalais... - © Gallica-BnF
 

Les paysans insurgés s'emparent du château de Born
LES MANANTS FONT DESCENDRE LES GIROUETTES

Dans la nuit du 4 août 1789, la Révolution abolit les privilèges. La prise de conscience mit six mois avant que l'insurrection embrase nos campagnes. Symboles d’une aristocratie féodale, on abattit les girouettes des châteaux. Pour les décapiter, en quelque sorte...

     
               
 1792  
18 octobre 1792, pour les frères Mascard, on mit en usage la machine à couper la tête des criminels - © Gallica-BnF
 

Trois mois avant le roi Louis XVI
DEUX VILLERÉALAIS ÉTRENNENT LA GUILLOTINE

Pour la première fois en Lot-e-Garonne, deux frères de St-Martin de Villeréal, convaincus de meurtre, inaugurent "Le grand rasoir national"...
     
               
 1793
(1/2)
 
 
Cent paires de souliers pour nos soldats de l'An II - Estampe de Carl De Winck (Editeur)© Stanford University (USA) & BnF
 

Les Amis de la Liberté et de la Fraternité de Villeréal se mobilisent
CENT PAIRE DE SOULIERS POUR NOS SOLDATS

La Convention a décidé la levée en masse de 300 000 hommes. Parmi eux, 200 volontaires du Villeréalais dont le jeune tambour, Thomas Joux. Tous ne seront pas équipés et armés. On délbère, on unit ses moyens...
     
               
 (2/2)  
Le 9 brumaire An II, les sans-culottes de la Société populaire de Villeréal manifestaient leur foi civique. - Estampe de Carl De Winck (Editeur)© Stanford University (USA) & BnF
 

Des Villeréalais adressent leur profession de foi civique à la Convention
« AMOUR ARDENT POUR LA LIBERTÉ ET L’ÉGALITÉ »

Pour défendre les libertés acquises alors que la France traverse d’extrêmes difficultés, les Villeréalais les plus engagés s’assemblent en société populaire et revendiquent le nom de sans-culottes.

     
               
 1793
 
De quelles ressources la Révolution peut-elle disposer ? Pour le savoir la Convention lance un inventaire national des moulins.  - | AD 47 - Mémoire de Villeréal
 

« 21 moulins tous mal en règle » rapporte une enquête
LA "MÈRE-RIVIÈRE" EST MAL ENTRETENUE

Il faut armer, habiller et nourrir des centaines de milliers de soldats. De quelles ressources, rapidement mobilisables, la nation dispose-t-elle ? La Convention lance un recensement des moulins dans chaque commune. En Villeréalais, l’état des lieux est peu reluisant...

     
               
 1794  
À peine sorti de l'enfance, Thomas Joux, le jeune tambour villeréalais, se couvre de gloire. - AD47 - Jean-Paul Épinette
 

THOMAS JOUX
Le jeune tambour villeréalais héros de l’An II.

Le 18 septembre 1794, Thomas Joux battait la charge à la tête du 1er bataillon de Lot-et-Garonne. Un exploit qui lui valut d'être cité à l'ordre du jour de la fameuse armée de Sambre-et-Meuse.

   

 

 

  Note...

 

               
 1796  
Le 31 mars 1796, les sans-culottes de Villeréal réclamaient le retour de leurs gendarmes. - Mémoire de Villeréal, Droits réservés
 

La brigade de Villeréal avait été transférée à Port-Ste-Marie
LA BASTIDE RÉCLAME SES GENDARMES
- 1/4

Parmi les renvendications des sans-culottes de la Société populaire de Villeréal figure « le retour en leur résidence des gendarmes du chef-lieu du canton pour des raisons impérieuses de sûreté générale ».
     
               
1800  
À la fin du 18e s. le désenclavement de notre contrée est une doléance générale. - © Gallica-BnF
 

Éloignement et chemins impraticables étouffent Villeréal
« DES ROUTES POUR VIVIFIER LE PAYS»

À la veille du 19e s., la doléance était générale. La Société populaire de Villeréal écrivait à la Convention réclamant des routes pour « introduire le commerce, animer l'industrie, encourager l'agriculture...»