12/05/2014

Rugby 32èmes › VILLERÉAL REMONTE 14 POINTS DE HANDICAP ET S'IMPOSE

Très présent dans le combat, Loïc Serres a aussi, souvent, attaqué la ligne|Photo © Jean‐Paul Epinette ‐ icimedia@free.fr

VILLERÉAL 22 - BARBEZIEUX 17
Dimanche, les Jaune et Bleu ont bien cru que leur aventure en championnat de France allait s'arrêter à Saint-Astier. En un petit quart d'heure, ils avaient encaissé deux essais coup sur coup. Deux "essais casquette" ! Malgré l'ascendant pris dans le combat, dans la conquête et dans l'occupation territoriale, ils n'ont vu finalement le bout du tunnel qu'à huit minutes du coup de sifflet final, avec l'essai de Peretti...



Deux choses ont semblé perturber les Villeréalais dans le début de cette rencontre. Le vent, fort, changeant de camp ou soufflant de travers, et un adversaire taillé "XXL". Tellement qu'à l'échauffement, des lazzis sont partis de la tribune charentaise en direction des Jaune et Bleu : «Y z'ont que ça ?... Y ressemblent à rien !... Mais non, leurs avants sont partis s'échauffer ailleurs !...»
 
C'est vrai qu'en face c'était du lourd et du haut. Pourtant, l'USV avait engagé le match avec détermination. Très vite, Romain Cheyrou avait allumé un premier pétard. Vincent Pigagnol était au relais. Il chargeait et servait... l'ouvreur charentais, Sirieix, qui interceptait et se faisait la paire sur quarante mètres !
 
Son arrière négociait mal l'affaire qui échouait en touche près des 22 m. L'USV s'enquillait alors le premier ballon porté des mastodontes adverses. Et se mettait à la faute. Sirieix, pourtant maître canonnier réputé, manquait les perches de 40 m à gauche. Deux minutes plus tard, Benjamin Mauvrit lui rendait la politesse. Mais avec succès (3 à 0 - 9e). On entendit le camp villeréalais lâcher un "Ouf" sonore...
 
Barbezieux procédait par ballons hauts, rendus flottants par le vent, difficiles à capter de volée. Sur l'un d'eux, Villeréal était pris par la patrouille dans un  ruck. De 30 m en face, Sirieix ajustait... mais son ballon heurtait le poteau droit. Le centre Renard avait suivi. Il cueillait la pelote et pointait au nez des Villeréalais qui l'avaient en l'air ! (3 à 7 - 12e)
 
Les gabarits XXL de Barbezieux n'ont pas pesé dans le combat imposé par les Jaune et Ble.
 
Les Jaune et Bleu montraient de la bonne volonté dans l'animation du jeu, mais il y avait comme du retard à l'allumage. Pas de rythme, des à-peu-près et même des maladresses.
Pourtant, il y avait moyen de passer. Conduché en avait fait la preuve. Jouant dans la défense charentaise, il avait plongé derrière la ligne mais la passe était en avant. L'arbitre refusa l'essai (20e).
 
Les Villeréalais cherchaient la bonne solution, tâtonnaient... Un peu trop sans doute. Un nouveau ballon porté de Barbezieux les vit réagir trop tard (23e). Contraints de défendre à reculons, ils perdirent pied sur un slalom géant du centre Renard. Leur défense se retrouva en vrac et le seconde ligne Bourreau s'ouvrit en force le chemin du second essai charentais. (3 à 14 - 24e)
 
Le cochon n'était pas encore dans le maïs, mais ça sentait fort la curée.
 
Il fallut cinq grosses minutes aux Villeréalais pour récupérer et réagir. De façon décisive. Car, jusque-là et contrairement à ce qu'on aurait pu deviner du planchot, les Jaune et Bleu avaient fait jeu égal avec leur adversaire. Mieux, même, ils avaient passé la plus grande partie du temps dans le camp adverse. Il fallait donc passer la vitesse supérieure. Mettre plus d'agressivité. Les défier. Leur rentrer dedans.
Pigagnol à l'attaque... un coup de théâtre à venir.
 
Déjà, une opération commando Fornasier / Serres / Praderie avait fissuré la belle prestance des Charentais (26e). Les avants en Jaune et Bleu mirent la trombine dans la ruche et firent monter la température, obligeant leur adversaire à user d'expédients. Paulard retenu par le maillot fournit l'occasion à Mauvrit de réduire la marque. (6 à 14 - 29e).
 
Dans la foulée, une nouvelle vague villeréalaise avait submergé la digue charentaise et Loïc Serres, à nouveau, avait entrevu la terre promise (33e). Barbezieux perdait la boule, prenait deux pénalités d'affilée, égarait son demi d'ouverture sur le banc (carton blanc) alors que Mauvrit rendait justice. (9 à 14 - 34e)
 
La forme qu'avait prise la réaction villeréalaise était la bonne. Malgré ses Big Mac, Barbezieux montrait moins d'assurance. Contrée en touche (malgré un sauteur de 2 mètres !), carrément chahutée sur deux de ses ballons portés, contestée en mêlée fermée, l'UBJ s'était même montrée friable.
 
On aura compris qu'après les citrons, l'USV remit le couvert. Et double ration ! Sur le coup d'envoi, Barbezieux était pris à la gorge dans ses 22 m. Cheyrou lancé plein pot, était repris sur la ligne. Il parvenait à allonger le bras et à pointer l'essai (41e) que M. Alarcon, pourtant en retard sur le coup de vingt bons mètres, refusa pour un en-avant qu'il ne pouvait pas avoir vu comme en témoigne la photo ci-dessous !
 
L'essai de Romain Cheyrou était parfaitement valable.
 
C'est là que l'USV montra qu'elle avait de la ressource. Au lieu de se démobiliser devant l'injustice, elle remit le fer au feu. La mêlée aux 5 m dont bénéficia l'UBJ tourna à l'avantage des Lot-et-garonnais. La 3ème ligne détachée, Benji obtint à nouveau le droit de rendre la justice. (12 à 14 - 43e)
 
Duluc et ses copains sentaient que l'adversaire était à point. Le quart d'heure qui suivit fut des plus intenses. Entièrement disputé dans les 22 de Barbezieux qui y perdit sa lucidité. Mauls charentais démantibulés (46e - 47e), ballon perdu dans un ruck (48e), touche directe (49e), défense hors-jeu sur le drop de Conduché (50e) et ouvreur contré (51e). Hélas, l'USV ne sut pas faire fructifier cette domination outrageante (Pénalité manquée - 51e).
 
Pire, à bout de souffle, les Jaune et Bleu virent Bouche, le demi de mêlée adverse, jouer illico un arrêt de volée et détaler sur 40 mètres pour amener le jeu dans le camp villeréalais. C'était la première fois de cette seconde mi-temps.
 
Il n'en fallut pas plus pour que les Jaune et Bleu ne prennent un nouveau coup sur la calebombe. Mal replacée, leur ligne de défense s'était fait prendre hors-jeu. Des 22 m en face, Sirieix ne pouvait dédaigner le cadeau ! (13 à 17 - 57e)
 
Fornasier et les attaquants villeréalais ont souvent mis les Charentais aux abois.
 
Le bout du tunnel venait à nouveau de s'éloigner. Mais, si Conduché échouait dans l'impossible – depuis la ligne médiane, complètement à droite – les Villeréalais repartaient de plus belle à l'assaut. Ils allaient vite retrouver la lumière.
 
À nouveau forcé dans ses 22, Barbezieux n'était plus sûr de rien et Villeréal devait imposer un combat sans merci qui allait durer de la 62e à la 78e minute ! Les Jaune et Bleu se battaient sur tous les ballons, dans les rucks, sur les dégagements, sur les tentatives au large.
 
Conduché armait un drop (68e), l'UBJ ne parvenait pas à se dégager, Sirieix était contré. Le ruck jaune et bleu pondait un ballon pour Peretti qui plongeait derrière la ligne. Essai refusé (69e). Puis c'était au tour de Cheyrou de forcer le cadenas charentais (70e). Refusé encore ! Enfin, une énième mêlée ouverte envoyait Peretti derrière la ligne, au pied des perches. Pour de bon cette fois-ci ! (19 à 17 - 73e)
 
Il restait suffisamment de temps pour voir Barbezieux à son tour renverser le cours de l'histoire. Mais sur la remise en jeu, l'UBJ se retrouvait à nouveau sur sa ligne comme on prend une porte dans la figure. Les Chenu's brothers, déjà intenables dans l'alignement, activaient un maul ravageur. Derrière, Mauvrit claquait un drop bien haut, trop pour que l'arbitre ne l'accorde.
 
Mais qu'importe. L'arrière villeréalais déclenchait une nouvelle quille. Barbezieux n'avait plus de boussole. Les avants villeréalais contraignaient leur adversaire à se consommer sur une série de pick-and-go qui remirent les perches charentaises dans la ligne de mire de Benji. Cette fois-ci, son drop assura définitivement la victoire de l'USV. Et sa qualification pour les seizièmes de finale du championnat de France Honneur.
 
L'essai de Peretti a libéré le camp villeréalais.

 — La fiche technique  —
Championnat de France Honneur - 32e de finale.

 VILLERÉAL 22 – BARBEZIEUX-JONZAC 17  
(Mi-temps : 9 à 14)

SAINT-ASTIER (Dordogne) : Stade municipal du Roc. Temps : Ensoleillé et nuageux. Vent fort changeant de direction. Terrain : très bon. Arbitre : Michel Alarcon (Midi-Pyrénées). Directeur de match : Olivier Castaing (Périgord-Agenais).

U.S. VILLERÉALAISE :
1 essai : Peretti (73e) ; 4 pénalités (3e, 29e, 34e, 43e), 1 drop (78e) et 1 transformation : Mauvrit.

Composition de l'US Villeréalaise : Velez-de-la-Cruz, Reigne, V. Pigagnol. - N. Chenu, Auzou. - Peretti, Beauvié, Paulard. – (m) B. Boursinhac, (o) Conduché. – Praderie, Fornasier, Duluc (cap), Cheyrou. – Mauvrit. Le banc : Escande, Marty, M. Chenu, Arrigo, Serres, Magnol, Y. Pigagnol. - Entraîneurs : Julien Getto et Nicolas Tonon. Adjoint-terrain : Manu Vigneau. Soigneur : Thomas Mauvrit.

U. BARBEZIEUX- JONZAC :
2 essais : Renard (12e), Bourreau (24e) ; 1 pénalité (57e) et 2 transformations : Sirieix.
Carton blanc : Sirieix (34e).

Composition de l'U. Barbezieux-Jonzac : Marfa, Chabernaud, Brun. - Bourreau, Garbay. - Aubry, Cliquot, Cormenier. - (m) Bouché, (o) Siriex. - Nouailhas, Renard, Praud, Viltange. - Jadin. Le banc : Morand-Bruyat, Martineau, Mounier, Duez, Quintard, Giraudeau, Bussier. - Entraîneurs : Jérôme Di Tomaso. Adjoint-terrain : David Landreau. Soigneur : Patrice Gitiane.

Évolution du score : 3-0 ; 3-7 ; 3-14 ; 6-14 ; 9-14 (mi-temps) ; 12-14 ; 12-17 ; 19-17 ; 22-17.

>>> Les dirigeants de l'US Villeréalaise ont tenu à dédier cette victoire au regretté Jean-Luc Boisserie.

Alex Beauvié, dans les combat et dans la relance.
 
 Coup de chapeau !:
À L'US Tournon qualifiée pour les 16èmes du championnat de France Fédérale 3. Battus au match aller 29 à 5, les Tournonais l'ont emporté à la maison sur le score de 27 à 6. Belle performance mais insuffisante... Sauf que Tournon a marqué 4 essais et donc empoché 5 points terrains (bonus). Battant ainsi son adversaire 5 à 4 !
 
♦♦♦ DIMANCHE 18 MAI : en 16èmes de finale, l'USV affrontera le RC Drouais de Dreux, en Eure-et-Loir (entre Ile de France et Normandie), vainqueur de Rueil-Malmaison sur le score de 13 à 10. Terrain à désigner (à mi-chemin.)

 

 

 

12/05/2014