Rugby › LES JAUNE ET BLEU ÉTAIENT TROP JUSTE
VILLERÉAL 9 – LE QUEYRAN 13Deux de chute pour l'USV à Léo-Cheyrou. Cette fois-ci, si la déception reste grande, il ne s'agit pas vraiment d'une surprise. Ni d'une réelle contre-performance. On connaissait la qualité des Queyrannais que l'USV, en avril dernier, avait dû éliminer sur sa route pour le championnat de France. Cette fois-ci le rapport de force était inversé. D'autant qu'après la farce de Montignac, il manquait du monde !...
Aussi, on peut considérer que les Queyrannais sont venus logiquement à bout du bras-de-fer que leur ont imposé les Villeréalais. Mais ce fut juste, Stéphane Camu, leur entraîneur, en convenait après la rencontre.
Bien qu'amputée d'une bonne moitié de joueurs titulaires, entre blessés et suspendus, l'US Villeréal a montré un visage, séduisant et proposé un rugby vivant grâce à ses jeunes « doublures ». Et l'on a beaucoup aimé les quarante premières minutes du match.
Initiative, prise de risque, jeu dans la défense, soutien omniprésent, les Villeréalais ont assailli leur adversaire d'un bout à l'autre de la première période. Pressé sur ses 22 m Le Queyran, cependant, n'a jamais plié mais concédé des fautes sur lesquelles les locaux ont constitué leur pécule grâce au pied de Romain Bouyne.
Pas suffisamment toutefois. On pouvait craindre en effet que la supériorité athlétique des visiteurs ne finisse par épuiser la débauche d'énergie consentie pas les Villeréalais. Les Jaune et Bleu étaient sur le fil du rasoir.
Une décision de M. Casadamont, dès le coup d'envoi de la seconde mi-temps, précipita leur sort. Une lutte aérienne entre les deux arrières pour récupérer une chandelle, valut un carton à Bouyne (42e), jaune et sévère, qui fit définitivement pencher la balance du côté des visiteurs.
En dix minutes, Villeréal allait prendre sept points. Les garçons de Camu avaient compris que c'était devant qu'ils pouvaient faire la décision.
Schéma classique. Pénaltouche aux 22 m. Ballon porté. À trois enjambées de la ligne, Feilles s'extrayait du maul et plongeait.
Dix minutes plus tard, Menesson assommait les Villeréalais d'un drop de quarante mètres (61e). Dès lors, le match devint confus, les uns voulant préserver un succès promis, les autres sentant qu'ils pouvaient renverser la situation. Car Le Queyran n'était pas non plus transcendant.
Les Villeréalais crurent en leur bonne étoile par deux fois. D'abord (56e), sur une échappée conjointe de Serres et de Beauvié, petit côté, interceptée in-extremis par Charié.
Mais surtout, à l'ultime seconde du match quand Benoît Boursinhac, auteur d'un petit par-dessus aux 5 m, fut retenu par le maillot alors qu'il n'avait plus qu'à récupérer le ballon et aplatir derrière la ligne. La bronca fut énorme mais l'arbitre préféra siffler la fin du match.
À nouveau engagés pour une qualification parmi les six premiers, les Villeréalais devront se montrer patients. Surtout, ils doivent fonder leur travail sur les belles choses que les Jaune et Bleu ont montré en première période. Oui, il y a du talent, oui, celui-ci ne pourra s'exprimer pleinement qu'avec l'expérience acquise.
On a aimé l'attitude des jeunes Viguier, Bouyou, Carrasco, Chaumond qui ont défié les gros cubes – le pilier Leituva, notamment – du Queyran. À les voir s'engager, on a eu la certitude que les couleurs de l'USV flotteraient à nouveau, pour saluer des victoires.
Il faut donc être patient et – de grâce – en finir avec ces psychodrames des "petits-villeréalais-victimes-des-injustices-et-des-persécutions-du-monde-du-rugby". Même si elles peuvent avoir de bonnes raisons d'être, ce n'est pas sur ces lamentations que l'on va nourrir une nouvelle génération de Jaune et Bleu.
Il faut se reprendre.
— La feuille de match —
Championnat du Périgord-Agenais Honneur - 5ème journée
VILLERÉAL 9 – LE QUEYRAN 13
(Mi-temps : 9 à 3)
VILLERÉAL : Stade Léo-Cheyrou. Temps : couvert et doux. Terrain : bon. Public : 350 environ. Arbitre : Pierre Casadamont. Délégué : Michel Massou (Périgord-Agenais).
U.S. VILLERÉALAISE :
• 3 pénalités : Bouyne (10e, 19e, 29e)
• Cartons jaunes : Bouyne (42e), Arrigo (75e).
Composition de l'US Villeréalaise : Bouyne. - Praderie, Cayssille, Fornasier, Duluc (cap). - (o) Pereira, (m) Y. Pigagnol. - Beauvié, M. Carrasco, Serres. - Nicolas, Bouyou. - Nouailles, Christ, Velez-de-la-Cruz. Le banc : Marty, Viguier, Valadier, Chaumond, Arrigo, D. Boursinhac, B. Boursinhac. - Entraîneurs : Nicolas Tonon. Adjoint-terrain : Manu Vigneau. Soigneur : Thomas Mauvrit.
R.C. QUEYRANNAIS :
• 1 essai : Feilles (50e°
• 1 pénalité : Feilles (32e)
• 1 transformation : Feilles.
• 1 drop : Menesson (61e).
• Cartons jaunes : Feilles (75e), Benouahas (79e).
Composition du RC Queyrannais : Charié. - Baudas, Dubernard, Lapoire, Labat. - (o) Bernet, (m) Feilles. - Garin, Seeuws, Géran. - Coppé, Bassan. - Sbrugnera, Merenda, Leituva. Le banc : Mouty, Rivière, Dubourg, Albigé, Trémouille, Menesson, Benouahas. - Entraîneurs : Stéphane Camu.
• Évolution du score : 3-0 ; 6-0 ; 9-0 ; 9-3 (MT) ; 9-10 ; 9-13
Réserve : VILLERÉAL BAT LE QUEYRAN 21 À 7
Il est une autre bonne raison d'espérer des jours prochains meilleurs : c'est l'excellente tenue, dimanche après dimanche, de l'équipe "B". La seule équipe, avec le leader, Layrac, à compter cinq victoires sur cinq matches.
C'est Villeréal qui une nouvelle fois l'a emporté en proposant un jeu attrayant. Avec trop de déchet, cependant, ce qui a valu aux Jaune et Bleu de ne pas empocher les points de bonus offensif que la qualité de leur jeu méritait.
