Championnat de France › L'USV RUGBY QUALIFIÉE POUR LES HUITIÈMES
VILLERÉAL 30 - DREUX 13
Les Jaune et Bleu ont gagné haut la main... mais pas vraiment "bien" gagné. Contrairement au dimanche précédent où ils avaient livré un match propre et remonté 14 points de handicap pour déborder leur adversaire, les Villeréalais cette fois-ci sont souvent sortis du match. Trop de fautes, manque de continuité. Au point que Bruno Marchès a lancé un avertissement : «Si dimanche prochain on joue comme ça, on se fait taper !»
Comme face à Barbezieux, les Jaune et Bleu ont entamé le match très fort et ouvert le score dès la deuxième minute : coup d'envoi, touche, ballon porté, Dreux se mettait à la faute, Romain Cheyrou jouait vite la pénalité à la main et obtenait dix mètres de mieux, Benjamin Mauvrit convertissait, l'USV menait 3 à 0.
... et maintenait la pression. Sur un ruck en suivant, Dreux tentait une démonstration de force. Son pilier droit plongeait sur le côté et, illico, écopait d'un blanc. De 25 m à droite, Mauvrit manquait la pénalité. (6e)
Qu'importe, Villeréal animait le jeu. Peretti, Auzou se mettaient en évidence (7e). Boursinhac renversait, Reigne franchissait mais se faisait arracher le ballon. Lui et ses copains prenaient manifestement l'ascendant forçant Dreux à réagir. Et à tenter de brouiller les cartes villeréalaises. Et de jouer l'embrouille. Ou de lâcher quelques coups au passage.
Les Jaune et Bleu se laissèrent engluer dans ce faux rythme, très haché, et délaissèrent ce qui fait leur force : leur discipline.
Coup franc sur faute en mêlée (8e) ; en avant sur ballon haut (10e) ; faute dans un ruck (12e - 3 à 3) ; coup franc sur introduction en mêlée (13e) ; pénalité pour ratissage dans un ruck (22e) ; alerte sur une offensive des gros de Dreux (26e) à la suite d'une pénaltouche ; en avant (28e) ; pénalité sur une mêlée (29e) et échec du buteur drouais (ouf !)... les vingt minutes qui venaient de s'écouler donnèrent du jeu villeréalais une image que l'on n'aime pas voir.
C'était, aussi, le résultat de la tactique drouaise : des irrégularités, des provocations, des simulations, des gestes défendus qui auraient mérité que les trois arbitres officiels interviennent et permettent de clarifier le jeu. Au lieu de cela, on frisa souvent l'incident. Comme on allait le vérifier en seconde mi-temps.
Pour l'heure, ce sont les Villeréalais qui eurent le sursaut que l'on attendait d'eux. Et c'est devant qu'ils engagèrent le fer, contre un paquet nettement mieux taillé. Mais la technique, la cohésion, la maîtrise peuvent compenser le handicap physique.
Dreux fut contraint de se mettre à la faute et, des 45 mètres à droite, Benjamin Mauvrit donnait l'avantage à l'USV. (6 à 3 - 33e)
Il fallait maintenir la pression. Romain Cheyrou s'en chargea. Guillaume Reigne, Loïc Serres en remirent une couche. Conduché et Fornasier jouaient les duettistes sur l'aile gauche. Un petit coup de pied au ras de la pelouse mit les derniers défenseurs dans le vent. Fornasier cueillait le ballon et filait dans l'en-but (13 à 3 - 37e).
Cet essai transformé dopa les Villeréalais qui pressèrent les Drouais dans leurs 22 m juqu'aux citrons.
Durant la pause, les consignes furent répétées : ne pas jouer les ballons dans notre camp ; prendre le temps de construire son jeu ; ne pas faire de fautes...
Hélas, dès la remise en jeu, Alex Arrigo tomba dans le panneau de la provocation drouaise et fut invité à aller clugner sur le banc. Dreux réduisit l'écart (43e) et se dit qu'il restait une mi-temps pour gagner.
Mais il manquait aux Drouais un "savoir-jouer" qu'ils s'employèrent à compenser par le "savoir-tricher" que possèdent généralement tous les vieux joueurs blanchis sous le harnais.
Un premier plaquage à retardement sur Maxence Conduché (45e) permit à Mauvrit d'aggraver le score et à Dumon d'aller méditer sur le banc.
Pas suffisamment puisque son compère Fauvel réglait à nouveau Conduché d'une magnifique cravate de gala (51e). Mais l'agression laissa l'arbitre sans réaction : « Ah, bon, j'ai rien vu » fut sa première réaction, avant de se contredire en essayant de se justifier «... mais le geste n'était pas appuyé. » On en jugera par la photo ci-dessous, extraite d'une rafale de cinq.
Ce qui fit réagir Bruno Marchès, co-président, se demandant à quoi pouvaient servir trois arbitres officiels si aucun n'avait le courage de prendre une décision.
Contre le vent, Benji vit sa pénalité passer à côté. Quoiqu'il en soit, l'USV avait décidé d'assaillir le camp de Dreux. À la première occasion, l'arrière villeréalais bottait une chandelle qui mit Van Den Broecke, l'ouvreur drouais, à la faute. La cavalerie villeréalaise était au rendez-vous. Dreux contraint à la mêlée dans ses 22 m.
La charge Jaune et Bleu fixa le combat dans un ruck à deux enjambées de l'en-but. Benoît Boursinhac feinta au large, se retourna et plongea derrière la ligne. Villeréal menait 23 à 6 (56e).
Dreux venait de prendre un gros coup sur la tête. Leur remise en jeu ne suffit pas à repousser la pression villeréalaise. Au contraire.
De nouveau à la faute, ils concédaient une pénaltouche sur leurs 5 m. Démonstration : balle captée par Nicolas Chenu. Le maul se formait avec Mathieu, son frère, Escande, Beauvié, Peretti, autour de Yaya Velez. Guillaume Reigne était au relais, la ligne était passée, il n'y avait plus qu'à pointer. (62e - 30 à 6)
Le match était plié. La suite se dilua dans un jeu sans grand intérêt. Souvent confus. À l'image de la situation qui conduisit à l'essai drouais.
Confusion sur le banc villeréalais au moment d'un changement – il fallait mettre à "l'abri" les joueurs frappés d'un jaune – alors qu'on disputait une mêlée aux 22 villeréalais. Flottement chez les Jaune et Bleu. Pas concentrés. Pas en place. Déjà démobilisés. La ligne se fit surprendre. Plaquage manqué. Dreux pouvait sauver l'honneur. (69e - 30 à 13)
Il y eu bien des des étincelles. Mais pas dans le jeu. Dreux avait la déception serrée au creux des poings, à l'image du talonneur Patte qui, sanctionné d'un carton jaune (agression sur Duluc), entrepris de traverser le terrain pour s'expliquer avec un Villeréalais qui l'avait "traité".
Mathieu Chenu et Arrigo se retrouvèrent à leur tour au tapis (76e), mais de façon manifeste Dreux n'avait pas les moyens de ses rêves. Villeréal venait de l'emporter largement en n'ayant pleinement joué que par épisodes.
C'est bien ce qui motivait l'avertissement de Bruno Marchès : «Attention, on nous dit que le niveau dans cette partie du tableau est plus faible qu'en Périgord-Agenais, mais si on ne met pas tous les ingrédients on va finir par se faire taper !»
— La fiche technique —
Championnat de France Honneur - 16e de finale.
VILLERÉAL 30 – DREUX 13
(Mi-temps : 13 à 3)
LA CHÂTRE (Indre) : Stade du Pré de la Fille. Temps : Ensoleillé et chaud. Vent soutenu dans l'axe. Terrain : très bon. Arbitre : Jérémy Rozier assisté de Maxime Huart et Éric Benet (Auvergne). Directeur de match : Jean-Marie Auton (Centre).
U.S. VILLERÉALAISE :
3 essais : Fornasier (37e), Boursinhac (56e), Reigne (62e) ; 3 pénalités (2e, 33e, 46e) et 3 transformations : Mauvrit.
Cartons jaunes : Arrigo (42e), V. Pigagnol (70e)
Composition de l'US Villeréalaise : Velez-de-la-Cruz, Reigne, V. Pigagnol. - N. Chenu, Auzou. - Serres, Beauvié, Peretti. – (m) B. Boursinhac, (o) Conduché. – Magnol, Fornasier, Duluc (cap), Cheyrou. – Mauvrit. Le banc : Escande, Marty, M. Chenu, Getto, Arrigo, Pereira, Y. Pigagnol. - Entraîneurs : Julien Getto et Nicolas Tonon. Adjoint-terrain : Manu Vigneau. Soigneur : Thomas Mauvrit.
R.C. DROUAIS :
1 essai : Fauvel (69e) ; 2 pénalités : F. de Pasquale (12e), Dumon (43e) et 1 transformation : Dumon.
Carton blanc : Jeanneteau (5e).
Cartons jaunes : Dumon (45e), Patte (70e)
Composition du R.C. Dreux : R. De Pasquale, Patte, Jeanneteau. - Cheveu, J. Briard (cap). - Savidan, Durand, Gateau. - (m) J.B. Cairon, (o) Van Den Broecke. - Godefroy, J. Cairon, Le Forestier, Peyrot. - F. De Pasquale. Le banc : Duchemann, Despas, Subat, G. Briard, Dumon, V. Cairon, Fauvel.- Entraîneurs : M. Cairon. Adjoint-terrain : C. Cheveu. Soigneur : Y. Lagrue.
Évolution du score : 3-0 ; 3-3 ; 6-3 ; 13-3 (mi-temps) ; 13-6 ; 16 - 6 ; 23-6 ; 30-6 ; 30-13.
Aux cadets de l'Entente des 4 cantons qui, la veille, ont remporté la demi-finale du Challenge aquitain contre Condat-Le-Lardin, sur le score sans appel de 22 à 0. Ils disputeront la finale dimanche 25 mai contre Souillac-Gourdon à Mouguerre (64).
