13/01/2014

Rugby de dupes › CROC-EN-JAMBES À ST-CYPRIEN

Fornasier stoppé par un croc-en-jambes à trois pas de la ligne.| Photo © Jean‐Paul Epinette ‐ icimedia@free.fr

Saint-Cyprien 21 - Villeréal 15. - Franchement ! Que peut-on écrire sur la mascarade à laquelle on a assisté dimanche ? Objectivement ? Sinon une ribambelle de substantifs : embrouille - tohu-bohu - fatras - tumulte - indécision - gâchis - cacophonie - égarement(s) - mêlée (Ah, ça, oui !) - bazar - binz - saccage - pétaudière - merd..r - cagade - bouillie - cafouillage - foutoir ?...



Alors on va s'en tenir aux faits.

1/ Saint-Cyprien a gagné. - Et on dira : "Bien joué Saint-Cyprien !" car la stratégie choisie a payé. Stratégie simpliste mais efficace : Faire confiance au pied de son buteur – qui s'est avéré être l'homme du match – et pourrir ce qu'on appelle habituellement le jeu. Saturer espace et temps d'une telle accumulation de fautes que l'arbitre finira pas céder. Et l'adversaire par perdre tout repère.

2/- L'embrouillamini. - Ayant pris la peine de feuilleter les cinq ou six carnets de notes portant sur les trois dernières saisons, il est impossible de trouver trace d'une telle rencontre. Aucune action de jeu à porter à l'actif du vainqueur (On dit bien "aucune") et un record de fautes : 15 en première mi-temps ! Soit, en moyenne, 1 faute toutes les 90 secondes de jeu effectif. Et 17 pour la seconde mi-temps qui a duré près de 5 minutes au-delà du temps réglementaire.

3/- L'homme du match. - C'est incontestablement Cuevas le trois-quart centre de Saint-Cyprien auteur de 7 pénalités sur 7. Et pas des moindres. Son équipe n'ayant que très rarement franchi les 40 mètres adverses. Cuevas a été l'impitoyable meurtrier des illusions villeréalaises. D'autant plus impitoyable qu'il était survolté. Pereira s'en souvient (55e) qui se retrouvant au sol sous la furie et les éructations du gaillard, a bien cru qu'il allait se faire croquer le nez !

4/ Le jugement de Salomon. - En l'occurrence, dans cette histoire, Salomon ce fut l'arbitre qui (comme le roi hébreu de la Bible proposant à deux femmes de partager en deux l'enfant qu'elle se disputaient) renvoya dos à dos les deux équipes. Dès la 19e minute ponctuée par une générale qui éclata opportunément alors que les visiteurs commençaient à prendre l'ascendant.

Deux rouges. Jugement tranché. Partagé. Sans doute excessif car d'entrée il mettait le curseur à son maximum et se privait d'une marge de manoeuvre sans laquelle il n'est pas de bon jugement. Dès lors, toute décision serait accusée de parti pris. Ce fut le cas, et au-delà de tout souci de cohérence. Agoni d'injures par les locaux durant la première heure de jeu, M. Crussière devint dans les vingt dernière minutes le hérault de la victoire cypriannaise annoncée.

Et une belle tartufferie pour épilogue. Alors que les Cypriannais s'étaient évertués à pourrir le jeu durant 75 minutes, alors qu'ils n'avaient de toute la seconde période, jamais franchi la ligne des 40 m villeréalaise, ils allaient bénéficier coup sur coup de deux pénalités tombées du ciel. Chacune bonifiées d'un "Plus 10 m" pour faire bonne mesure. Cuevas aurait eu tort de se gêner. D'autant qu'il a le talent.

Que les Villeréalais ne se plaignent pas. Salomon leur accorda 5 minutes de rab. Mais leur refusa au moins un essai. Et alors qu'ils menaçaient la ligne des visiteurs trop ardemment, les renvoya en deux pénalités au centre du terrains. Le "match" était fini.

Et l'on doit se faire une raison :
Que l'on soit Cypriannais contestant la validité du drop-goal (30e) ou le trop grand nombre de fautes sifflées, que l'on soit Villeréalais scandalisé par le verdict du "match", quellles que soient les circonstances, à la fin c'est toujours l'arbitre qui a raison. La justice n'a rien à voir là-dedans. Ça ne peut pas être autrement.

5/ Et les Villeréalais ? - À l'issue du match, Romain Cheyrou (le Villeréalais, ne pas confondre avec Pierre son homologue d'en-face !) désabusé laissa tomber ce commentaire : «... quoiqu'il en soit, ce sont ceux qui avaient le plus d'envie qui ont gagné !». Effectivement, c'est ce qu'on s'est demandé, chez pas mal de supporters «Mais ils sont où, nos Villeréalais ?».

On était averti. On avait l'expérience. On savait le risque. Vendredi Bruno Marchès se souvenait des précédentes "bouillies de rugby" de Saint-Cyprien (sic). On savait les Jaune et Bleu fragiles dans les rencontres à embrouilles. Mais ils allaient à Saint-Cyprien pour gagner. Marco Tonon, le co-président, avait même réclamé "Une victoire avec bonus" (re-sic).

Alors, pourquoi les Jaune et Bleu n'ont-ils pas la ressource mentale nécessaire pour reprendre le dessus dans telles situations, et s'imposer dans le jeu. «Peut-être parce qu'on aurait dû travailler durant la trêve, ajoutera Romain Cheyrou, perplexe.»

Côté Villeréal s'il est incontestable qu'on s'est beaucoup dépensé, l'effort s'est aussi beaucoup dispersé. Pas saignant devant, poussif derrière. Les "pattes" de l'attaque avaient du coton dans les godasses.

Pourtant, c'est bien les Jaune et Bleu, étrangement bridés à partir de la derrnière pénalité qu'il purent tenter (36e !), qui se procurèrent les seules occasions de la partie. On en retiendra trois aussi flagrantes qu'incontestables :
- L'essai refusé à Jany (57e) à qui fut concédée une mêlée aux 5 m... tout aussitôt assortie d'une pénalité en faveur des visiteurs. (Photo ci-dessous)
- La ruée imparable, à trois enjambées de la ligne, de Fornasier envoyé au tapis sur un croc-en-jambes (73e). Le nez sur l'action Salomon n'y vit rien de litigieux. (Photo ci-dessus)
- Le ballon porté (76e) qui emporta Nicolas Chenu dans l'en-but, manifestement pas suffisamment "propre" pour qu'ici encore l'essai soit accordé. (Photo du bas)

 Joseph Jany emporte les 2 défenseur dans l'en-but, mais...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SAINT-CYPRIEN 21 – VILLERÉAL 15  
(Mi-temps 12-15)  
LA FICHE TECHNIQUE (11e journée)

SAINT-CYPRIEN : Stade de Beaumont. Temps : Ensoleillé et doux. Terrain : correct. Arbitre : Sébastien Crussière (Périgord-Agenais). Déléguée : Nathalie Fabre (Périgord-Agenais).

SAINT-CYPRIEN A.C. :
7 pénalités :  Cuevas (10e, 20e, 33e, 40e, 48e, 77e, 80e).
Carton blanc : Travelle (64e)
Carton jaune :
Granger (83e).
Cartons rouges : Bardou (19e), Couleau (81e).

Composition de l'A.C. Saint-Cyprien :  L. Amagat, Couleau, Lorblanchet. - Travelle, Bardou. - Jardon, Bourges (cap), Jouve. - Deviers (m), Benoit (o). - Lambert, Cuevas, Joinel, Bernard. - Beaufort. Le banc : Chardes, Blin, Granger, Gorse, Ciet, Rossi. Entraîneur : Pierre Cheyrou. Adjoint : Pierre Avezou. Soigneur : Alain Joly

U.S. VILLERÉALAISE :
4 pénalités : Damien Boursinhac (8e, 13e, 22e, 36e). - 1 drop-goal: Conduché (30e)
Carton blanc : Reigne (60e)
Carton jaune :
Fornasier (33e).
Carton rouge : Y. Pigagnol (19e).

Composition de l'US Villeréalaise : V. Pigagnol, Vigneau, Velez-de-la-Cruz. - M. Chenu, Peretti. - Serres, Reigne, Jany. - (m) Y. Pigagnol, (o) Conduché. - Grasset, Fornasier, Praderie, Duluc (cap). - D. Boursinhac. Le banc : Bouyou, Nouaille, Valadier, N. Chenu, Pereira, B. Boursinhac. Entraîneur : Romain Cheyrou. Adjoint : Julien Getto. Soigneur : Thomas Mauvrit.

Évolution du score : 0-3 ; 3-3 ; 3-6 ; 6-6 ; 6-9 ; 6-12 ; 9-12 ; 9-15 ; 12-15 (MT) - 15-15 ; 18-15 ; 21-15.

Nicola Chenu et le pack Jaune et Bleu passe la ligne... pas suffisant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Réserves Honneur :  SAINT-CYPRIEN 6 – VILLERÉAL 48   

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