18/05/2022

In Memoriam › GUY CAMPAN A DÉFINITIVEMENT REFERMÉ LE PORTAIL DE L'ÉCOLE

Guy Campan (à g.) bavardant avec Jean-Jacques Caminade lors du centenaire de l'US Villeréal Rugby.|Archive Jean-Paul Épinette - (2006)

Jeudi dernier, à Golfech (82), ont eu lieu les obsèques de Guy Campan, décédé dans sa maison familiale le lundi précédent, à l’âge de 95 ans. Nommé instituteur à Villeréal dans les années d’après-guerre, il y avait effectué la totalité de sa carrière jusqu’à sa retraite prise en juin 1982, en qualité de directeur de l’école des garçons.
40 ans plus tard, Villeréal conserve encore un souvenir très vif de « M. et Mme Campan »...



Durant ce gros quart de siècle, Guy Campan – mais aussi Andrée, son épouse, qui tint la cantine – a durablement marqué la vie de la commune et laissé une trace vive dans les esprits, de générations d’enfants, bien sûr, mais aussi de tous ceux qui l’ont côtoyé ou… affronté. Car Guy fut aussi un rugbyman talentueux et redouté…

Guy Campan était né le 3 février 1927. Son père Sully et sa mère, Jeanne, tenaient la boulangerie de Golfech. Une enfance heureuse qui fut toutefois endeuillée par deux fois, avec la disparition de sa jeune sœur puis, celle de sa mère, quelques années plus tard.

Mais il y eut aussi des moments de grâce, avec son frère Pierrot, notamment, et des rencontres heureuses. Celle de M. Laurent, le maître d’école, fut certainement prépondérante. C’est lui qui convainquit la famille de l’envoyer étudier à Agen. Reçu à l’École normale d’instituteurs, sa voie était tracée.

L’autre belle rencontre, fut celle d’Andrée Prestou, une belle jeune femme qu’il allait épouser en août 1948. Celle qui, dans l’esprit de tous les Villeréalais est demeurée « Madame Campan » a aujourd’hui 90 ans et l’œil toujours aussi vif…

Son premier poste fut à Gandaille, école aujourd’hui disparue, sur la commune de Dondas. Le second fut à Doudrac. Le troisième fut le dernier, à Villeréal. Une bourgade si dynamique et agréable que Guy et Andrée choisirent d’y fonder leur famille et d’y demeurer.

Après Gandaille et Doudrac, Guy Campan fut nommé à l'école de garçns de Villeréal où il effectua le restant de sa carrière. - | - (Photo DR) Vers 1956.

C’est ainsi que les murs de la « grande école » résonnèrent bientôt des vagissements de Michelle puis, sept ans plus tard, de Serge.

Comme quasiment tous les instits d’autrefois, Guy Campan s’engagea dans la vie communale. Après les œuvres scolaires, il participa à la fondation du Foyer rural de Jeunes et d’éducation populaire (1965). Et fut logiquement élu pour siéger au conseil municipal.

Mais il y avait aussi, chez Guy Campan, de la passion qui ne pouvait s’exprimer qu’avec des crampons aux pieds et un maillot sur le dos. Celui de Valence-d’Agen avec son frère Pierrot, d'abord, puis celui de Villeréal. Car le rugby était dans ses gênes. Et avec les jeunes pousses dont il avait la charge.

Serge, son fils, rappelait devant sa tombe « Ces samedis de tournoi des 5 nations ou le salon se remplissait de tous les élèves de ta classe pour assister aux matches de l’équipe de France. »

Sous le maillot rouge et noir de l’USV d’alors, Guy Campan qui jouait dans le paquet était particulièrement redouté ; par son talent et par la vitalité qu’il mettait dans son engagement.

Lors du centenaire de l’USV, en 2006, ces anciens partenaires se délectaient d’anecdotes pimentées, notamment celle qui avait vu la maman d’un joueur de Monflanquin, solliciter un peu de clémence auprès du terrible Villeréalais.

Il faut dire que l’adversaire en question n’était autre que le jeune collègue que Campan côtoyait tous les jours dans la cour de l’école des garçons…

 

De g. à d., Jean-Paul Epinette, Guy Campan et Andrée, Guy Berny et Michelle Campan. - | - Archive Simon Vaissière (1982).
 
L’histoire villeréalaise de Guy et Andrée Campan prit fin le 12 juin 1982. La fête fut d’autant plus magnifique que l’on célébrait aussi, ce jour-là, le centenaire de l’École publique. Une école que Guy Campan incarna de la plus belle des façons.

Guy et Andrée hésitèrent longtemps avant de choisir Golfech pour vivre leur retraite plutôt que Villeréal où ils avaient beaucoup d’attache et de souvenirs. Mais il y avait là-bas la maison de sa grand-mère, sa « mémé des fraises ». Pouvait-il résister ?

Jean-Paul Épinette


Villeréal-Infos associe tous les Villeréalais dans ses condoléances à Andrée, Michelle et Serge Campan. À Patricia, Laurence, Bastien, Julien et David, les petits-enfants et à Lucas, Charlotte, Maël, Lili et Elliot, ses arrière-petits-enfants. À leurs familles et à leurs amis.

 

18/05/2022