1909–1925 › DANS LES REGISTRES DU CONSEIL MUNICIPAL
Mémoire de Villeréal met à la disposition des Villeréalais – et des amateurs d’histoire locale en particulier – un outil de grand intérêt pour comprendre la vie de la bastide durant le premier quart du XXe siècle. Il s’agit du recensement des sujets traités par le conseil municipal.
Rolande Piton vient d’achever le relevé du premier registre des délibérations (1909 - 1925) que nous publions et que vous retrouverez sur ce site à la rubrique ANNEXES...
Au fil des pages de ce document (rendez-vous au bas de cet article...), seize années de la vie de la bastide défilent. Les contingences sociales se font de plus en plus présentes, l’urbanisme subit de profonds changements, le progrès, la modernité imposent les leurs, tout comme l’Histoire.
Et l’on voit la municipalisation s’emparer peu à peu de nombreux pans de la vie du village et du quotidien des gens…
La Place de la halle transfigurée
Le mot « mairie » revient à 27 reprises au cours de cette période. La première référence concerne la démolition du couvent pour la construction de la mairie (14 février 1909), la vente et la constitution de quatre lots (18 novembre 1910), l’acquisition des maisons (Brugère, Puinède) et l’emprunt nécessaire.
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Le Conseil inscrit 3 000 F au budget pour la construction de la mairie le 29 mai 1909. Plan et devis sont acceptés lors de la séance du 12 septembre 1909 ; emprunts et impôts votés le 28 novembre 1909 en même temps que le cahier des charges est approuvé.
Le 20 février 1910, l’adjudication est prononcée pour « La construction de l’Hôtel de Ville et de la Justice de Paix ». Le 26 novembre 1911, on traite de la pose des grilles entourant l’immeuble ; le 11 février 1912, enfin, le conseil décide de l’inauguration « Entre le 10 et le 24 mars 1912 » et pour cela ouvre une ligne de crédit qui prévoit notamment… « 46 francs pour des lits de camp ».
Tout pourtant n’ira pas pour le mieux. Le 24 novembre de la même année, le Conseil délibère sur des « malfaçons ».
Quant à l’étage de la halle que l’on désigne désormais sous le nom de « l’ancienne mairie », il accueille les sociétés de la ville (que l’on ne nomme pas encore associations ). Ainsi, la société hippique avec qui la commune convient d’une location pour y installer son siège (21 février 1913).
Dans la séance de novembre, la municipalité décide l’achat d’ormeaux et leur plantation devant et derrière la mairie.
Et la lumière fut !…
À la même époque un autre grand projet concerne d’éclairage électrique de la bastide (1910, 1911) et l’on doit procéder à l’installation d’un transformateur (26 nov 1911) qui s’élèvera entre l’église et l’hôtel.
Les gendarmes demandent l’éclairage (juin 1913)… que l’on fera payer au Département (23 nov. 1918). On décidera plus tard d’équiper la caserne mais aussi l’écurie (février 1920).
On équipera la salle des fêtes de l’hôtel de ville (18 février 1914). Un réverbère électrique est décidé devant la gare ((23 nov. 1918) et dans la rue Mirabeau (oct. 1920). Les écoles sont équipées (déc. 1920), la demande augmente, on discute concession avec les fournisseurs d’électricité (février 1920). Enfin, l’achat de compteurs est budgété en novembre 1921.
Entrée en gare de Villeréal
Envisagé à la fin du siècle précédent, le projet de chemin de fer départemental entre – enfin ! – dans sa phase concrète. À partir de la séance du 29 mai 1909, où l’on traite de l’emplacement de la gare, on retrouve ce sujet à 17 reprises.
Le tracé des voies du terminus est validé le 13 mars 1910. On négocie les terrains aux Riviérettes et à Clape (19 juin 1910). Le tracé implique de déplacer les marchés aux bestiaux des Riviérettes mais aussi au carrefour de la route de Castillonnès 31 mars 1911.
L’arrivée du tramway a une incidence sur le courrier vers Issigeac et Monpazer (Nov. 1911), et sur l’heure d’ouverture des marchés qui se fera le samedi après l’arrivée du train de 10h30 (11 février 1912). On modifie les horaires des trains (Juin 1916, sept. 1917).
En mars 1919, le Conseil évoque l’ouverture d’un service d’autobus en concurrence de fait avec le tramway. Le 28 sept 1919, on débat sur le prolongement de la ligne Monsempron - Monflanquin jusqu’à Villeréal grâce au service postal.
L’autobus revient sur la table du conseil à la fin de l’année et s’apprête à détrôner le chemin de fer. Le conseil débat de l’ouverture d’une ligne Saint-Front Villeréal.
Néanmoins, la municipalité veut des horaires de départ de train supplémentaires. Le transport des colis postaux est à l’ordre du jour (4 sept 1921).
Conséquence de l’impact sur les foires et marchés, 17 février 1922, le CM décide la construction d’un marché aux veaux couvert qu’il fait construire à Plaisance, près de la bascule (actuellement Boulangerie Négro) et qui devient hebdomadaire (27 nov 1923).
Une enquête publique (22 février 1924) porte sur les travaux nécessaires, porte sur les coûts, annonciatrice de la fin prochaine du réseau départemental des tramways de Lot-et-Garonne.
Au feu ! Les pompiers...
En 1911, l’incendie du bureau de tabac Audibert, place de la halle, a marqué les esprits. On évoque le dossier sapeurs-pompiers chaque année et le souci de leur financement ( février 1909), d’équipement et de vêtements (octobre 1909), achats de casques métalliques et achat de seaux (13 juin 1916).
La couverture sociale des volontaires est un souci constant (1909, 1912, 1915, 1917, 1918, 1919, 1923), notamment la retraite de ceux qui ont assuré plus de 25 ans de services (22 juin et 28 septembre 1919), on vote même le financement d’une assurance mutuelle (23 août 1913).
Les télécommunications
Même si le terme est inscrit au fronton du Bureau de Poste, le téléphone n’est manifestement pas un dossier d’utilité publique. On trouve peu de références dans le registre : une souscription pour le téléphone avait été débattue le 31 mai 1909 ; une décision concernant un projet de radiotéléphonie (sic) est ajournée le 21 août 1923.
Toutefois, on demanda une ligne de téléphone directe entre Villeréal et Villeneuve (14 octobre 1924).
Au fil des pages, on relève le souci des latrines publiques : achat de cuvettes (9 nov. 1913) et édification de « lieux d’aisance » derrière l’église (4 sept. 1921). Notons aussi la première mention d’une subvention à l’Union Sportive Villeréalaise le 7 juin 1909.
Le monument de la Grande Guerre
Puisque nous sommes à la veille de la cérémonie du 11 novembre, un mot du monuments aux morts.
Une délibération « de principe » fut votée deux semaines à peine après l’armistice, le 23 novembre 1918, pour l’édification à Villeréal d’un « monument en l’honneur des Morts pour la France ».
Ce n’est que le 22 juin de l’année suivante que l’on conçut de conduire ce projet « en association avec les communes du canton » ce qui explique pourquoi il s’agit d’un monument « cantonal ».
Le devis fut accepté un an plus tard, le 22 août 1922 et avec lui le plan de financement.
Il fallut encore un an pour parachever le projet avec la réalisation du pourtour du monument : trottoir (23 août 1923) et grille (2 mars 1924).
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