› Rugby : la meute est lâchée sur St-Yrieix !
Dimanche dernier, les Jaune et bleu étaient en confiance. Et remontés ! Plus quune bande de flibustiers se jetant à labordage, le coutelas entre les dents, ce sont 22 pitbulls déchaînés qui ont planté leurs crocs dans la partie la plus charnue de leur adversaire.
Et l’on sait qu’il est quasiment impossible de faire desserrer la mâchoire de ces féroces bestioles ! Les Dordognots avaient bien entendu dire que Villeréal avait fait le pari de revenir vainqueur de ce déplacement. Mais ils avaient trop encore à l'esprit leur large victoire de l'aller. Ce ne pouvait être qu'une rodomontade des Lot-et-Garonnais, au mieux des mots destinés à cacher leur crainte.
Ils avaient tort. Le match fut impitoyable. Le final dantesque (Lire). Les locaux eurent donc mauvaise grâce de reprocher leur défaite à un arbitre qui leur offrit cinq très grosses minutes d'arrêt de jeu. La victoire des garçons de Bargues et Estrada portait le sceau de l'authenticité : combat, discipline, solidarité.
« C'est sans doute le cœur et l'envie qui ont parlé et qui ont fait la différence. » Après avoir salué les supporteurs villeréalais qui avaient fait le déplacement jusqu'à Lalinde, Guillaume Barou, valeureux capitaine de l'USV, n'avait qu'une hâte, passer sous la douche et mettre du baume sur les stigmates laissés par 85 minutes d'un match sans concession. « Qu'est-ce que c'était beau, pouvait s'exclamer Bruno Marchès, magnifique ! On met nos points, on est cohérent, et puis y a ce final. On n'imagine pas l'effort qu'exigent 5 minutes de défense acharnée... conserver sa lucidité... ne pas faire de fautes ! »
Effectivement comme le notait avec gourmandise Michel Estrada, les Villeréalais avaient été héroïques « face à une grande équipe de Lalinde qui nous a mis 3 essais mais à qui on en a rendu 2 ! » et puis l'ex-gourou fumélois d'évoquer le rôle essentiel de Julien Getto. L'ouvreur villeréalais a été déterminant. Par ses longs coups de pieds, mais aussi par sa distribution du jeu. Sa passe de quarter-back à l'origine de l'essai de Boursinhac restera dans les annales. Estrada voyait là « les efforts consentis à l'entraînement récompensés. C'est d'ailleurs un plaisir de les entraîner. On va aussi aller à Saint-Yrieix pour gagner ! »
Voilà donc un nouvel objectif assigné à la meute. En jouant comme à Lalinde, les Jaune et Bleu seront en mesure de confirmer leur renouveau. Est-ce présomptueux ? Pas réellement, explique Dominique Bargues, leur coach : « Notre victoire à Lalinde a été acquise dans la continuité. Les gars ont tout donné. Ils ont été très grands. En net progrès. On a repris confiance. On est reparti sur des choses plus simples. On joue, on défend en avançant. On met plus de temps de jeu. On marque des essais construits. »
Et la marge de progression est confortable : « On ne doit pas se consommer dans le jeu au sol. Le premier plaqueur doit faire tomber plus vite. On doit rester debout, disponible dans le rideau défensif. Et, là si on y arrive, on va être encore moins marrants à jouer ! » et l'éclair qui brille dans les yeux de Bargues en dit long. Le voici mutant. En chef de meute.
