› Rugby › «QUAND ON PEUT METTRE 50 POINTS, FAUT LES METTRE !»
C'est Bruno Marchès, dans son commentaire, qui a le mot juste. À ceux qui pointent à juste titre la faiblesse de l'opposition de St-Cyprien, le co-président de l'USV rappelle avec à-propos que jusqu'ici les Jaune et Bleu n'avaient jamais su profiter de pareille aubaine. Cette fois-ci, ils ont su le faire !...
C'est donc un point véritablement positif car on a trop souvent vu les Villeréalais ne pas savoir saisir la chance qui s'offrait à eux de se gaver de ballons, de jeu et de points qu'un adversaire "absent" ou trop faible leur abandonnaient. Et a fortiori quand on jouait à la maison. « On doute vite » admet Bruno Marchès.
En revanche, le dimanche suivant, ces mêmes garçons étaient capables de se sublimer à l'extérieur pour aller arracher une victoire héroïque face à un cador de la compétition. Les exemples sont légion dans la chronique de ces dernières saisons.
Aussi, on ne fera pas la fine bouche. La victoire de dimanche a été belle. Le jeu a été exaltant. Pour les joueurs certainement jouissif. « B..dant ! » a lâché Manu Vigneau durant les citrons.
Pourtant, l'histoire n'avait pas particulièrement bien débuté. Déjà, durant la semaine, on s'était plaint à la perspective de ne pas pouvoir disposer de joueurs cadres : Nico Chenu, toujours, Manu Vigneau, Martial Escande dans les tribunes, à cause d'un rouge, et Benjamin Mauvrit dont le pied allait faire défaut, bien plus que le petit doigt.
Ah, le pied de Benji ! Justement. Quand dès la 3ème minute Damien Boursinhac manqua les perches à 20 mètres en face, tout "Léo Cheyrou" se dit que c'était mal barré. On se dit la même chose quand on vit les Jaune et Bleu reculer jusque dans leurs 5 m (5e). Autant sous la pression adverse qu'à cause de leur faute.
L'appréhension grandit quand les avants se mirent à perdre un, puis deux, puis trois ballons (4e-5e)...
Heureusement, Boursinhac saisit sa seconde chance avec succès, dès 35 m. (3 à 0 - 12e). Le compteur était débloqué et sans doute, un peu, le mental des Villeréalais. Dès ce moment, leur jeu devint plus vif, plus insistant, plus imaginatif. Plus offensifs.
Hélas, le dernier geste ou les maladresses gâchaient les bonnes intentions. Seul Damien Boursinhac gardait la ligne et nourrissait le planchot (26e - 31e).
Pourtant, les charges s'enchaînaient sans perte de temps. Les séquences se faisaient de plus en plus consistantes. Il y avait un vrai bon tempo dans les courses, la passe, la prise d'intervalle. Mais à la demi-heure, l'USV ne menait que 6 à 3.
C'est le coaching qui allait être décisif. Sur une nouvelle vague offensive, Peretti se ruait sur le début de maul qui après Duluc, venait de former Velez et Pigagnol. (34e) Mais au lieu de se lier, Perreti s'emparait du ballon et se jetait dans le couloir. Il s'arrachait aux mains qui l'agrippaient, et s'enfuyait suivi de Benoît Boursinhac.
On pense alors qu'il va servir son demi de mêlée le long de la ligne. L'arrière cypriannais aussi, sans doute. Mais Peretti le cadre et lui fait l'intérieur. Ça y est, l'USV a fait sauter la capsule ! (13 à 3 - 35e)
Mais – et c'est ça qui est nouveau ! – les Jaune et bleu remettent immédiatement le couvert. Un nouvel assaut (Duluc, Conduché, Fornasier) envoie Beck derrière la ligne. (20 à 3 - 39e)
Il reste à peine une minute à jouer. Quand on s'appelle Séb Paulard et qu'on a une telle soif de combat, c'est suffisant pour tenter l'impossible. Le temps de la remise en jeu cypriannaise et le jeune troisème centre villeréalais souffle le ballon au nez de ses adversaire.
40 m plus loin, il tue littéralement le match. (27 à 3 - Mi-temps)
Et c'est là que l'on va vérifier qu'il y a quelque chose de changé dans l'esprit des Jaune et Bleu. L'an dernier, face au même adversaire, plus rien n'avait
été marqué au-delà de la 43e minute (25 à 3).
Cette fois-ci, pour Saint-Cyprien, la reprise fut terrible car les Villeréalais se remirent dans le jeu. Pour inscrire 4 nouveaux essais en 26 minutes ! (41e, 46e, 62e, 67e)
Et sans doute les garçons de Cheyrou et Getto auraient pu aggraver la marque. Mais Rémy Laytou sut doucher l'exaltation villeréalaise à coups de sifflet. Les Cypriannais crurent même, durant 5 minutes, qu'ils parviendraient à déflorer l'en-but de Villeréal.
Mais – et ça aussi on a bien aimé ! – Duluc et ses copains surent trouver les ressources, mentales et physiques, pour tenir jusqu'au bout. «Ils n'ont pas lâché l'affaire ni encaissé d'essai.» Bravo !
Écoutez Bruno Marchès : « Quand on doit mettre 50 points, il faut les mettre !... » |
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