21/09/2012

Rebondir › LAURENT MARCHÈS ET L'USV AU CHAMP D'HONNEUR

Laurent Marchès entraîneur de l'US Villeréal Rugby.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia|Jean-Paul Epinette

Le championnat reprend dimanche, à Villeréal, contre Layrac et l'USV ouvre un nouveau chapitre de son histoire.
Entraîneur des Champions de France il y a 10 ans, Laurent Marchès hérite d'un sacré défi.
Il ne s'agit pas de rêver d'un nouveau bouclier mais de jeter les bases d'une refondation du club. Portrait et interview...



De l'humanité avant toute chose et pour cela a préféré l'ovale à la truelle. Après vingt-trois ans de maçonnerie dont six en qualité de chef d'entreprise. Tout le contraire d'une sinécure !

Entre Pierre-Emmanuel, l'aîné, Bruno et Olivier, les puînés, le second des fameux « frères Marchès » a décidé de troquer son bleu de travail pour le survêt' de l'entraîneur de rugby, préférant la gestion du jeu et des hommes à celle des aléas d'une compétition économique souvent sans foi ni loi.

Aujourd'hui aux marches du rugby de haut niveau, il n’a pas oublié son club de cœur.

Laurent Marchès.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia - Jean-Paul Epinette

Certains y voient un signe. Il y a tout juste dix ans, après une saison critique, l'USV rugby était redescendue en "Honneur". Le temps d'une saison. Le temps de décrocher le titre de Champion de France !

Entraîneur frais émoulu des Jaune et Bleu, le jeune Villeréalais avait alors affiché des qualités qui font les coachs des grandes équipes. Pourtant, Laurent allait lever le pied. Il y avait Karine, sa jeune femme, ses deux filles, aujourd'hui 13 et 10 ans.

Il y avait aussi ce métier, la maçonnerie, que lui avait légué Jean-Claude, son père, emporté par la maladie au tout début des années 90. Bâtir, c'est un métier d'homme. Après le lycée et deux ans de compagnonnage, Laurent avait quitté le giron  paternel pour maçonner sa propre vie.

Laurent Marchès.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia - Jean-Paul Epinette

Il était temps de monter son affaire. Mais le jeune homme avait aussi un idéal de vie. Incompatible avec un monde économique qui sous couvert de réalisme, souvent ignore règles et conventions. Pour ne pas dire morale. La fermeture de l'entreprise le libéra.

« Cette nuit-là, confie-t-il, j'ai dormi comme un bébé ! » D'autant plus rasséréné qu'il ne repartait pas de zéro. Laurent était riche d'un talent : le rugby. Le président de l'US Tournon ne l'ignorait pas qui lui offrit aussitôt le brassard d'entraîneur. Et puis il sut opportunément proposer ses  services à l'école de rugby du SU Agen.

Après avoir apporté ses compétences au club de Marmande (Fédérale 1), Laurent Marchès a été recruté par le comité départemental du rugby en qualité de conseiller technique. Tout en  préparant son Brevet d'état supérieur, exigé au plus haut niveau, il s'occupe des cadets du SUA.

Laurent Marchès.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia - Jean-Paul Epinette

Enfin il a répondu à l'appel de l'US Villeréal. Comme il y a dix ans, l'USV vient de redescendre en "Honneur". Voilà pourquoi certains se prennent à rêver...


 

21/09/2012