Restitution › L'HÔPITAL DU MAQUIS RÉVÉLÉ
L'hôpital du maquis de Mérigou, à Parranquet ne vécut guère plus de quatre mois. L'été 1944, fut celui de la Libération. En prévision des combats, la Résistance y camoufla un hôpital clandestin qu'elle confia à deux jeunes médecins alsaciens, Michel-André et Jean Blum, alias les docteurs Fleury. Une histoire hors du commun que près de 150 personnes ont découverte lundi-après-midi grâce à l'Université du Temps Libre.
La mémoire retrouvée. L'histoire restituée.
Telle est la vocation de l'association Mémoire de Villelréal qui, en la personne d'Isabelle Taudière, a gratifié la communauté villeréalaise – au sens géographique du terme – d'une conférence captivante, exceptionnelle, en évoquant une tranche de vie de notre pays aujourd'hui presque effacée tant elle fut intense certes mais très brève.
Car, au fur et à mesure que l'occupant et ses complices étaient repoussés vers le Bordelais, médecins et soignant suivirent les combats.
À Villeréal, au soir du Débarquement et du soulèvement général, le médecin – chef de la Milice – avait été abattu par un commando FFI venu de Marmande. L'hôpital de Mérigou suppléa aux besoins en attendant qu'un nouveau médecin ouvre son cabinet.
Certains connaissaient en détail l'histoire de Mérigou. Il y a tout juste 80 ans, ce 5 décembre 2024, Jean Blum avait soutenu sa thèse de médecine devant ses maîtres de l'Université de Toulouse. Sous le titre « Un Groupe Sanitaire dans le Maquis », il décrivait en détail comment il avait conçu cette installation, le choix d'un lieu approprié, son équipement, le personnel nécessaire, etc.
Un document édifiant. Captivant.
Il évoquait aussi la vie du groupe au quotidien. Ses coups de mains pour équiper son hopital, la moblisation des jeunes du pays, filles et garçons, dans un élan républicain authenbtique et admirable. Les soins prodigués, les trésors d'ingéniosité déployés, mais aussi la menace - permanente - d'être dénoncé. Et d'être débusqué par les Allemands.
Le danger, mortel, était réel. Cinq semaines à peine après leur installation à Mérigou, de l'autre côté des coteaux, ils entendirent les rafales d'armes automatiques. C'était à Tourliac où onze de leurs camarades venaient d'être massacrés...
Mais il manquait à ce document inestimable la chair du vécu. La vie. Lancée sur la piste des descendants des frères Blum, Isabelle Taudière a finalement réussi à nouer des contacts avec la fille de Jean Blum, véronique, et celle de Michel-André, Évelyne. Grâce à elles trois, une conférence a été organisée de belle façon, riche d'anecdotes et de photos.
Au point d'avoir fait de cette conférence un moment riche et inoubliable. À cela, sont venus s'ajouter des témoignanges d'anciens, aujourd'hui nonagénaires, qui ont contribué à rendre sensible « la petite histoire ». Sans laquelle on le sait il n'y aurait pas d'histoire du tout.
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