23/01/2013

Main à la Pâte › JEAN-YVES LEVEAU, ARTISAN DE LA VIE LOCALE

Jean-Yves Leveau, céramiste villeréalais.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia|Jean-Paul Epinette

L'animation de la bastide tient beaucoup à la vitalité de ses commerçants. A la tête de l'Amicale des commerçants et artisans, Jean-Yves Leveau, potier rue Saint-Roch, s'active depuis bientôt 20 ans

Après la Bodéga, la Fête du Tourin ou le Marché aux puces mensuel, il lance un Marché de la truffe. Portrait...



Enfant du baby boom - génération baba cool, « pattes d'éph' », barbe et chevelure christiques, ce banlieusard de 30 ans posa un jour son sac à Villeréal. Il n'en est plus jamais reparti. En quête d'un mode de vie, il sut le tirer d'une motte de glaise qu'il métamorphose depuis en objets d'art.

De la vie locale, aussi, dont il se nourrit inlassablement, y puisant la vitalité essentielle à sa talentueuse industrie. Acteur plutôt qu'attentiste, engagé volontaire dans l'action publique, il est élu local à Mazières-Naresse et président de l'amicale des commerçants depuis 1994.

La boutique du potier, rue Saint-Roch.| © Jean‐Paul Epinette ‐ iCimedia«J'ai eu  une enfance itinérante et j'en ai bavé. » C'est ainsi que Jean-Yves Leveau évoque la première partie de son existence. Un père militaire (Pompier de Paris, motard de la gendarmerie...) avant d'être voyageur de commerce pour les fameux cahiers Oxford.

Déménagements à répétition, scolarité brinqueballée, copains d'un jour jamais revus... le jeune Normand ne put souffler qu'une fois posé à Ris Orangis, en région parisienne. Lui qui rêvait d'être astronome fut versé dans la farine et réussit à décrocher un brevet technique de meunerie.

Mais en guise de moulin, c'est de papier dont il fut question. Cinq ans durant, après le service militaire, dans la papeterie puis l'imprimerie, près des Champs-Élysées. Le jeune homme avait aussi rêvé d'outre-mer.

Le voilier à retaper, acheté avec des copains, entretint l'espoir. Le grand bassin de la piscine de Grigny, l'illusion.

C'est là, pourtant, que Jean-Yves acquit les compétences dont il aurait pu faire un métier : maître-nageur-sauveteur. Là qu'il connut le succès d'une pédagogie active de la natation où le plaisir était primordial.

Deux rencontres, néanmoins, allaient décider de sa vie à venir. La première avec la céramique. Voisin de ses parents qui avaient acheté une maison à Bournel, le potier Jean-Jacques Jouan avait besoin d'un coup de main.

Ce fut la révélation. Le salon des artisans d'art à Paris consacra ses aspirations.

La seconde, fut sa rencontre avec Marieke, jeune institutrice hollandaise en vacances, à la sensibilité créative manifeste. Créer son échoppe d'artisan, fonder un foyer, c'était habiter un pays, s'inscrire dans une communauté, partager dans l'action...

 

Il y eut la petite maison cédée par Maxime Castang à Mazières, l'Atelier des Loys, la naissance de Radio 4, la présidence des commerçants et artisans. Trente ans plus tard, dans l'arrière-boutique de la rue Saint-Roch, la terre continue de tourner... ■

 


 

 

 

23/01/2013