Rugby › CONTRE UN MUR... MAIS REBONDIR !
VILLERÉAL 0CAUSSE-VÉZÈRE 57 Comme on pouvait le redouter, dimanche Villeréal s'est heurté à un mur... Sans nul doute Caussez-Vézère fait partie des toutes meilleures équipes que l'USV a rencontrées ces quinze dernières années. Si bien que le coach des Jaune et Bleu a pointé du doigt un paradoxe sur lequel il compte s'appuyer: "Les mauvais moments sont nécessaires quand ils servent à rebondir !"...
La "fanny" a été sévère et imanquablement douloureuse. Néanmoins, Loïc Serres et ses copains, archidominés, n'ont jamais galvaudé le match. Ils s'y sont filés, comme ils disent, avec générosité et une véritable force de caractère.
Celle qu'il faut, 80 minutes durant, « pour ne pas tout envoyer péter » alors que la moindre erreur, le moindre ballon relâché se paie cash.
Incontournable ! Au premier ballon perdu dans un ruck, pourtant dans les 15 m des visiteurs, le match bascula – déjà ! Hyperréactif, le RC Causse-Vézère passait sur le mode contre-attaque, et tapait à suivre. Dans le bon espace.
L'ailier Arliguy devançait la défense villeréalaise, et concluait sans opposition (5e ; 0 à 7)
Trois minutes et un nouveau ballon de récupération plus tard, le centre et buteur corrézien semait la panique dans les rangs des locaux. Fernandez – très bon ailier athlétique, rapide et actif – se proposait au relais, dans l'axe. Il ne fit qu'une bouchée des 60 m restant pour inscrire le premier de ses trois essais. (8e ; 0 à 14)
Crânement, les Jaune et Bleu rengageaient le fer et portaient le jeu a proximité de l'en-but visiteur. Mais le mur vert et bleu était inviolable. L'offensive était repoussée. Causse-Vézère enclenchait un ballon-porté modèle XXL. Un Villeréalais se sacrifiait. (15e)
Le RCV héritait d'une pénaltouche et portait le danger dans les 22 m villeréalais.
En trois temps de jeu, la ligne villeréalaise était déstabilisée. Fernandez survenait dans l'axe, franchissait et, en cinq enjambées, pointait derrière les perches. (17e ; 0à 21)
On aurait pu, à ce moment-là, voir les garçons de Durand écoeurés. Baisser les bras. Faire n'importe quoi. Mais non, ils remirent les fers au feu et, durant un quart d'heure, obligèrent les Corréziens à défendre leur pré carré.
Hélas, le scénario était cruel. Un ballon rendu offrait aux visiteurs l'occasion d'un contre. Naves, leur ouvreur, plantait une accélération fulgurante dans l'espace qui s'ouvrait devant lui.
Un "tchick-tchack" lui permettait de se débarrasser de son vis-à-vis. Il retrouvait son ailier Fernandez à l'intérieur. L'espace était tout entier ouvert. Le quatrième essai imparable. (32e ; 0 à 28)
À l'heure des citrons, la démonstration était éclatante. Les Jaune et Bleu n'avaient existé que dans le rôle appliqué et courageux du sparring-partner. De celui, aussi, qui prend les coups. Au propre comme au moral.
Raconter le jeu des Corréziens est chose facile, on fera donc l'impasse sur la seconde période. En revanche, décrire l'abnégation des Jaune et Bleu est bien moins aisé.
Encaisser l'impact physique des joueurs plus grands, plus lourds, plus vites, plus adroits, se relever, revenir au contact, lutter pour la possession du ballon, retrouver son souffle, sa lucidité et faire le bon choix (raté !... la prochaine fois ?), se replacer, plaquer, repousser, arracher, courir, accélérer, reculer, avancer... défendre, défendre, encore et encore, attaquer... toujours et toujours.
Le lot commun de tout rugbyman, me direz-vous. C'est exact. Mais dans le cas présent, quand on encaisse neuf essais, on a des raisons de lever le pied. Ce que les Jaune et Bleu n'ont jamais fait.
Même le tout jeune Théo Dastic dont c'était le baptême du feu en équipe première ! – très applaudi par ses coéquipiers à la fin de la rencontre.
C'est pour cette raison que Christian Durand, au cours du débriefing d'après-match, a dit que son commentaire serait « paradoxal. Car vous avez pris une tôle mémorable, vous avez rendu trop de ballons, notamment au pied, vous avez été souvent malinspirés, mais vous n'avez rien lâché. Et vous êtes revenus au combat. Jusqu'au bout. Si vos matchs à Issigeac ou Naves avaient eu cette intensité, l'histoire aurait tourné autrement !»
Manifestement, le coach villeréalais voulait positiver, mais il avait aussi des raisons de trouver dans la prestation de ses garçons matière concrète à travailler et à progresser.
Après avoir fait applaudir la B, réduite à sa plus squelettique expression, il a lancé un appel à mobilisation qui devrait élever le niveau de travail des prochaines séances d'entraînement : « La vie c'est comme ça. Même les pires moments sont nécesaires, parce qu'ils servent à rebondir...»
— La feuille de match —
Championnat Honneur Ligue Nouvelle-Aquitaine Poule 2 - (3e journée)
VILLERÉAL 00 – CAUSSE-VÉZÈRE 57
(Mi-temps : 0 à 28)
Villeréal : Stade Léo-Cheyrou. Temps : ensoleillé, chaud. Terrain : sec. Arbitre : Dominique Clément (LNA) – Représentant fédéral : André Mencel (LNA)
U.S. VILLERÉALAISE
Composition de l'US Villeréal : Gheraibia, Christ, Nouaille. - Rebel, Bouyou. - Serres (cap), Reigne, Viratelle. - (m) Chansard, (o) Farrugia. - T. Dastic, Duluc, Magnol, Debue. - Richard. - Le banc : Beck, Geneste, Lansade, Anger. - Entraîneur : Christian Durand. Adjoint : Nicolas Chenu. Soigneur : Maxime Chansard.
R.C. CAUSSE-VÉZÈRE
9 Essais : A. Arliguy (5e), Fernandez (8e, 17e, 32e), Naves (47e), Blanchard (54e), Leite (67e), Van der Linden (73e), Melcot (77e).
6 Transformations : Bruneau (5e, 8e, 17e, 32e), Guedelhal (47e), Barboutie (67e),
Carton jaune : Bruneau (39e)
Composition du Rugby Club Causse-Vézère : Bedjguelal, Lavaux, Saulière. - Proenca, Blanchard. - Barry, Leclercq, Van der Linden (cap). - (m) Guedelhal, (o) Naves. - Arliguy, Blazy, Bruneau, Fernandez. - Melcot. - Le banc : Duarte, Sanconnie, Gilet, Verlhac, Leite, Barboutie, Faure. - Entraîneur : Philippe Gilibert. Adjoint : Cédric Leite. Soigneur : Jean Grattet.
Équipes Réserves
Villeréal 7- Causse-Vézère 45 (mi-temps 0 - 24)
