17/08/2023

Société hippique › 1903 - UNE INNOVATION À L'ARRIVÉE

La France Chevaline du 12 août 1903 |Gallica-BnF & Mémoire de Villeréal

La société des courses de Villeréal est née sur le coin d'une table, à la terrasse du Café de France, un jour de juin 1899.
En deux mois, la société fut créée et la première réunion organisée. Le 27 août suivant. Ce fut un succès !
Fait remarquable, la pouliche villeréalaise poursuivit sur le même pied (*) 120 ans durant. La France Chevaline en témoigne, dès le début du XXe siècle Villeréal s'attirait déjà les compliments du Trotting national.



C'est l'inspirateur de la société hippique qui a narré l'histoire de ce défi qui s'avéra un coup de génie. Joseph Boulitreau était assis devant le café. Quand Boissy le rejoignit et l'interpella : « Pourquoi à Villeréal n'organiserait-on pas des courses de Chevaux ? »

Boulitreau saisit la balle au bond, raconte-t-il, et répliqua que si Boissy fournissait le pré pour l'hippodrome il se chargerait, lui, de monter la société des courses.

En à peine deux mois !

Ce qui fut fait ! En à peine deux mois, Boulitreau constitua un comité de 80 membres, obtint les autorisations; et tandis que le champs de course sortait de terre, mit au point un programme et fit la publicité de l'évènement.

Le pré de Boissy, aux Peyregras, se trouvait à gauche de la route de Rives, avant le croisement vers Mazières, sur « L'île », comme on disait alors, entre Dropt et Vieux Dropt.

On sait que ce fut un succès. La presse d'alors, régionale tout autant que spécialisée, confirmait une réussite d'autant plus remarquable que Villeréal était loin de tout, entendez des grandes voies de communication.

Une excellente innovation

Boulitreau l'évoquait dans son récit : « Une invention est partie de Villeréal en 1904. Il était souvent assez difficile de se baser sur les couleurs portées par les jockeys pour désigner les premières arrivées ; c’est alors qu’on eut l’idée de placer sur le bras droit de chacun d’eux, un brassard portant le numéro du cheval ; dès lors toute confusion devenait impossible. L'idée est à nous et le journal « La France chevaline » qui avait un reporter spécial sur l’hippodrome signala le fait et invita les sociétés de courses à suivre l’exemple de la société hippique de Villeréal.»

En fait ce brassard numéroté fut plébiscité par les spectateurs pour qui, enfin, les arrivées devinrent bien plus "lisibles"

Effectivement, l'Organe spécial des courses au trot comme il s'intitulait, rendait compte en page 2 de la réunion du dimanche 9 août 1903 (et non 1904 selon la mémoire de Boulitreau) et attirait l'attention de ses lecteurs  sur cette innovation qui allait faire des émules partout en France. (Lire ici l'article du 12 août 1903...)

Des compliments renouvelés

Mais il convient de retenir également les éloges faits aux organisateurs villeréalais sur les raisons de leur succès. Le rédacteur note que  «Les affluences sont d'autant plus remarquables que leur hippodrome est éloigné des voies ferrées » et n'en est pas moins « le meilleur du midi. »

Et ceci sera vérifié quasiment à chaque meeting : « Peu de sociétés de province, même parmi les plus importantes, peuvent se flatter de réunir un public aussi nombreux. » 120 ans plus tard, cela reste vrai.



 (*) - On dit ainsi d'un trotteur qu'il est capable, par exemple, de trotter sur la distance du jour sur le pied de 1'14''.  C'est ce qu'on appelle la réduction kilométrique de la performance du trotteur. Il s'agit de rapporter la performance réalisée sur un kilomètre, de manière à pouvoir ensuite effectuer des comparaisons. (Lexique des termes hippiques - Turfoo.fr) 

17/08/2023