20/09/2018

750 ans › UNE SECONDE EXPOSITION RICHE D'INÉDITS

La charte des coutumes précisait la punition encourue par ceux qui se rendaitent coupables d'adultère...|Photo © AD47 - Ville d'Agen

De 2017 à 2019, Villeréal célèbre les 750 ans de sa fondation. La ville neuve Bastida Villa Regalis naquit d'une décision politique par un contrat entre ses fondateurs. Pour la peupler : un lotissement au plan organisé autour d'une place du marché, pour produire de la richesse et générer de l'impôt. Pour attirer une population nouvelle, on offrit les parcelles mais aussi des libertés, novatrices pour l'époque...



Ces libertés qui permettaient de s'affranchir du seigneur et de sa tutelle féodale, étaient garanties par une charte. Celle-ci fixaient les droits et les devoirs de tous en matière de police, de justice, de commerce, de fiscalité... et de conduite civique.

L'mage ci-dessus, empruntée au Grand Livre de la Coutume d'Agen, illustrait le chapitre sur l'adultère qui précisait que les coupables seraient punis à courir nus dans la ville au son des fifres et des cornes... ce fut le cas à Villeréal, et la pratique perdura  jusqu'aux temps modernes sous la forme des charivaris, pour les remariages, ou des "tourins" que l'on portait encore aux jeunes mariés il y a peu.

De tout cela il est question dans cette seconde exposition qui montrent des éléments inédits.

On y redécouvre qu'à cette époque tous parlaient occitan – Français comme Anglais, d'ailleurs – que les textes officiels étaient rédigés dans la même langue que celle qu'utilisaient les troubadours dans leurs chansons d'amour...

On s'arrête devant l'étude qui a permis de dater avec précision (1515) les bois de la halle et les maisons à empilage. C'est l'occasion de faire un sort à certaines "croyances" sur la mise en œuvre des bois de construction lesquels n'ont jamais "trempé dans le Dropt durant trente ans"  (sic) contrairement à ce que certains chroniqueurs affirment encore .

Villeréal sur la première carte de France

Cette commémoration, pourtant, n'est pas seulement une exposition de vieux papiers, même si l'une de ses "vedettes" est la reproduction d'un atlas manuscrit où Villeréal trône seule sur la première carte de France jamais dressée « Galia Novela ». C'était au milieu des années 1400... (Photo ci-dessous)

Villeréal sur la première carte de France, Galia Novela, au milieu des années 1400... - - © BNF Département manuscrits

Ce sont les Villeréalais eux-mêmes qui sont les héros de cette expo ! Ainsi, au fil des panneaux exposés on voit se dessiner une forte identité, propre aux habitants de la bastide.

Une identité sans doute forgée au long des siècles par l'exercice de cette citoyenneté particulière que leur conféra dès l'origine la charte des coutumes.

Ainsi, comme dans l'expo 2017, on voit les Villeréalais se regrouper et manifester "la volonté du peuple" : les bouchers insoumis, les sans-culotte de  la Révolution Française, les Volontaires de l'An II et leur jeune héros villeréalais, la création – avant la sécurité sociale – de la Société de Secours Mutuel, la création de la société hippique aujourd'hui l'une des plus florissantes du Sud-Ouest...

La parole des gens d'ici se fait entendre. Dans leurs traditions, par leurs danses, par leurs chants, les contes qu'ils disaient ou les textes qu'ils écrivaient. Car Villeréal eut aussi ses poètes et ses écrivains.

Leur parole, enfin, est émouvante quand elle raconte les années de guerre, de la "Grande Guerre", qui vit le pays villeréalais perdre plus de 250 de ses fils. En cette année 2018, cent ans après la fin de cette tragédie, il aurait été inconcevable que cette exposition n'y accorde pas une place significative.

L'immense travail accompli par Jean-Claude Petitpas et son association pour la Mémoire du Pays Villeréalais permet aujourd'hui de documenter cette période de façon riche et précise. L'exposition rappelle, un par un, le nom de ceux qui il y a un siècle sont Morts pour la France.

Des centaines de tués et de blessés, le Villeréalais aussi a été durablement saigné par la tragédie... - Coll. © jean-Paul Epinette - icimedia@free.fr

Alors, est-il utile d'insister ?...
L'exposition ouvre ce samedi jusqu'à dimanche prochain 30 septembre, chaque jour à 10h et 14h, salle Jean-Moulin.


 

 

20/09/2018